Pierre Garzon capitalise sur les retraites

Le mi-mandat de Pierre Garzon, maire de Villejuif, arrive dans quelques semaines à échéance. Chacun ne manquera pas alors d’essayer d’établir un premier bilan de cette municipalité.

Or il faut bien admettre que le bilan qui se profile est bien peu défendable : la disparition du service public de police municipal, l’abandon des objectifs en matière d’environnement et de lutte contre le réchauffement climatique, la préférence systématique pour la densification du logement plutôt que la fourniture d’équipements collectifs, la gestion calamiteuse de la décharge sauvage dans le parc des Hautes-Bruyères, la détérioration de la voirie, etc…

Or pour défendre ce bilan, Pierre Garzon se trouve bien seul. Car conformément à la tradition locale, le Parti communiste de Villejuif ne partage pas le pouvoir. Et l’« union électorale » qui lui a servi de tremplin en 2020 n’a pas empêché le 29 juin 2022 que les élus Europe Ecologie Les Verts et Socialistes soient de fait exclus des décisions stratégiques et structurantes pour la ville.

Le bilan de mi-mandat apparaîtra donc inévitablement comme le bilan d’un homme plutôt que celui d’une coalition moribonde. Et Pierre Garzon le sait parfaitement.

C’est pourquoi, fidèle à la stratégie énoncée par le Parti communiste de Villejuif depuis plusieurs années, il s’acharne à « politiser » le débat municipal. Cela consiste très simplement à détourner l’attention vers des questions générales et nationales sur lesquelles, bien entendu, le maire n’a aucune compétence.

Avec l’actuel projet de réforme des retraites, Pierre Garzon s’est donc offert une opération de communication à peu de frais.

N’écoutant que son courage il multiplie les prises de position et les éditos pour « alerter sur ce danger qui menace le droit au repos » ; « c’est mon devoir » s’exclame-t-il dans le dernier bulletin municipal.

Et peu lui importe si les sondages depuis des semaines indiquent que les deux tiers des Français sont contre cette réforme ; peu lui importe si l’union syndicale se réalise d’emblée contre ce projet ; ou si les trois quart des salariés se déclarent déjà contre ce projet de réforme. Autant dire que personne ni en France ni à Villejuif n’a attendu « l’alerte » de Pierre Garzon pour comprendre ce projet de réforme et pour le critiquer.

Non, personne. Mais Pierre Garzon fera mine de n’écouter que son courage et son devoir pour s’offrir comme un rempart contre le macronisme, contre « les fortunes indécentes » et « l’explosion des inégalités ».

Si le sujet n’était pas sérieux, on pourrait en sourire.

On l’aura compris, le but de cette agitation est de détourner le regard des administrés d’une gestion municipale bien problématique et souvent difficile à justifier.

A sa décharge, presque : N’ayant connu jusqu’à présent qu’une vie de salarié du Parti communiste et d’élu indemnisé, Pierre Garzon n’a jamais participé à une seule grève ; ce qui explique peut-être qu’il soit en ce moment tout à sa joie de se montrer en phase avec l’opinion. Qu’il en profite, c’est localement assez rare.

Restons vigilants

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