Pour Villejuif, ce sera une bifurcation communiste

Bifurcation communiste à Villejuif

Après avoir sacrifié un projet de coulée verte sur l’autel du toujours plus de logements sociaux (voir notre article), Pierre Garzon, maire de Villejuif, a décidé de remanier à sa manière l’exécutif municipal, c’est-à-dire la répartition des fonctions et pouvoirs des divers élus.

Comme prévu, ce sont les écologistes et les socialistes qui en font les frais.

L’union politique – PC, PS et EELV – victorieuse en 2020 n’était pas seulement un accord électoral. Elle s’est aussi présentée aux électeurs comme un accord politique. Un accord politique qui reposait sur la définition de quelques axes centraux d’action municipale mais aussi sur un principe d’équilibre dans la répartition des pouvoirs entre les trois composantes de cette union.

Or c’est bien cette union qui a été enterrée ce mercredi 29 juin au dernier conseil municipal.

Plus laborieux que jamais, Pierre Garzon a tenté d’expliquer et de justifier le renouvellement de l’exécutif municipal, c’est-à-dire la nouvelle répartition des délégations au sein de la majorité municipale :

« Voilà le moment pour lequel nous avons travaillé en majorité à façonner cette nouvelle étape, à renforcer ce qui devait l’être, à corriger ce qui devait l’être aussi. Je crois que c’est un moment démocratique très important ; les choses dans la vie montrent, dans l’actualité, que rien n’est jamais figé, rien n’est jamais acquis. Qu’il serait une hérésie que de le penser comme tel. Cette capacité démocratique que nous avons à nous réinterroger, à nous re-questionner, à nous repositionner est je crois un élément de maturité de notre majorité politique que je souhaitais souligner en introduisant ce rapport qui va procéder à la modification, à cette étape, l’élection des adjoints. »

Au milieu de ces phrases – dont il est toujours un peu compliqué d’être certain d’en comprendre le sens véritable, mais il faut avouer que l’exercice était difficile… – on est sensé comprendre que c’est un effort vers plus d’efficacité qui justifie cette distribution nouvelle des pouvoirs.

Cependant les premiers concernés, les premières victimes, ne semblent pas tout à fait de cet avis.

Natalie Gandais, pour le groupe EELV, considère que cette nouvelle répartition des pouvoirs au sein de la majorité remet en cause le principe de proportionnalité qui avait été observé initialement. Alors que les écologistes avaient 4 adjoints, ils n’en n’ont plus que trois. Aussi, ce remaniement renie l’engagement en faveur de l’écologie qui était un des axes essentiels de l’union politique : d’une part en retirant la délégation à la transition écologique à Natalie Gandais, d’autre part en faisant disparaître la délégation à l’éducation à la transition écologique.

Elle conclue son diagnostic en affirmant clairement que « le nouvel exécutif ne respecte plus la proportionnalité des suffrages des villejuifois en 2020 […] ne respecte pas les votes des habitants ».

Plus sinueux, Alain Weber, pour le groupe socialiste, indique que « c’est peu dire que nous avons été surpris par le moment, l’ampleur, la nature des changements. Nous avons été profondément troublés […] ». Il formulera son mécontentement dans des termes particulièrement mesurés.

Malgré ces déclarations, ni les uns ni les autres, ni les écologistes ni les socialistes donc, ne s’opposeront à ce remaniement qui, à l’évidence, renforce considérablement les pouvoirs du parti communiste. Si la position des écologistes comme des socialistes semble donc peu compréhensible, celle des communistes a le mérite de la clarté.

Natalie Gandais perd donc la transition écologique qui est désormais directement attribuée au maire et Alain Weber perd le logement, délégation désormais confiée à une élue communiste, Cathy Morot.

Cette centralisation renforcée du pouvoir, particulièrement sur des compétences stratégiques pour une ville comme la nôtre, met bien fin de fait à l’union qui s’était présentée aux électeurs en 2020.

On peut donc craindre une seconde partie de mandat bien peu orientée sur les choix qui ont pourtant été exprimés par les électeurs en 2020. C’est cela, la bifurcation communiste pour Villejuif.

Restons vigilants

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