Le dernier conseil municipal du 26 septembre 2023, a donné lieu à un vote qui ne doit pas passer inaperçu tant il est significatif de l’état de « l’union municipale » à mi-mandat. Il marque un moment de l’histoire de ce mandat : celui d’un Parti communiste villejuifois qui assume de diriger la ville seul. Seul contre l’avis de tous.
A l’ordre du jour, un vote concernant l’aménagement de la ZAC Campus Grand Parc. Rappelons qu’autour de l’institut Gustave Roussy va se former un pôle de recherches et de traitement du cancer sans équivalent en France et même en Europe. C’est dire l’importance de ce dossier aux budgets considérables.
Si, à l’évidence, c’est une chance pour notre ville, c’est une crainte pour Pierre Garzon, maire de Villejuif. En effet, si l’arrivée de chercheurs, de médecins, d’infirmiers, d’étudiants représentent une excellente nouvelle pour Villejuif, Pierre Garzon, lui, ne peut s’empêcher de se méfier de ces nouveaux venus considérés a priori comme de potentiels « mauvais électeurs ».
Le calcul est simpliste et grossier. Mais il est celui-là.
De fait, Pierre Garzon, omnipotent, pilote de manière autoritaire ce dossier essentiel pour l’avenir de Villejuif. Il y mêle sans état d’âme toutes ses préoccupations et toutes ses fonctions : celle de maire, celle de président de la SADEV et celle de candidat à sa succession.
Lorsque, ce mardi 26 septembre, la question d’un aménagement du projet de la ZAC – qui prévoit de densifier encore plus cette zone – est présentée, tous les groupes non communistes manifestent leur mécontentement.
Tous s’inquiètent à des degrés divers, de l’absence de concertation, de l’hyper-densification de ce futur quartier qui recevra à termes plus de 10 000 habitants, du non-respect des engagements pris en matière d’environnement, de la précarisation renforcée de certains logements. Alain Weber (Parti socialiste) dans une présentation rigoureuse et claire déplore le manque d’informations sur toutes ces questions pourtant essentielles pour l’avenir. Christel Esclangon (élue Modem), pour l’opposition, indique même que ces changements sont contraires à la charte de l’habitat votée par la municipalité elle-même en 2020.
On comprend alors que le président de la SADEV, Pierre Garzon, et le futur candidat aux élections de 2026, Pierre Garzon, se moque(nt) de l’actuel maire, Pierre Garzon, et en réalité des décisions ou vœux de l’actuelle majorité municipale.
Seuls trois communistes – Christophe Achouri, Mamilla Kadri et Ozer Oztorun, tous trois parfaitement incompétents en la matière, jouent alors les « porte-flingues » de leur maire mis ici en difficulté.
Transformant l’échange entre élus-responsables en une tribune, ils tentent de dissimuler leur incompétence en répétant avec un cynisme peu ordinaire que tout le monde a été consulté et que les habitants sont « heureux », que les habitants sont « contents »… Et finalement qu’il ne sert à rien de rentrer dans les détails techniques tant la fin est juste. Quelle fin ? Celle de construire toujours plus de logements, quelles qu’en soient les conditions.
Le malaise est perceptible. Et Pierre Garzon se sent obligé de prendre la parole. Il se lance alors dans une sorte de performance dont il a le secret. Et il réussira, malgré les vingt longues et laborieuses minutes de son intervention, à ne répondre à aucune des questions, à aucune des objections qui ont été exprimées ; qu’elles viennent de l’opposition ou de sa propre majorité.
Malaise donc.
La discipline des partis, hélas, fera le reste : seul le groupe communiste vote favorablement. L’opposition vote contre. Les autres composantes de la majorité municipale (Parti socialiste, EE-LV et Génération.s), par peur des représailles (?), se contentent d’une abstention malgré un désaccord manifeste comme en témoigne le fait que même Gilles Lafon (membre du groupe Génération.s), adjoint à l’Aménagement urbain, s’abstient…
Un mauvais moment à passer donc pour Pierre Garzon.
Reste, l’essentiel : ce sont finalement les villejuifois qui subiront pour longtemps les effets pratiques et durables de ces mauvais choix.
Restons vigilants.