Le Conseil municipal du 1er février a été l’occasion – ce n’est malheureusement pas la première – pour les écologistes d’exprimer leur vive inquiétude concernant la non prise en compte des problématiques environnementales à Villejuif.
Dans son intervention Alain Lipietz, groupe EELV, évoque d’abord la lenteur avec laquelle l’isolation thermique des écoles se réalise à Villejuif. Actuellement cela se fait au rythme d’une école par an. Or il y a 24 écoles dans la ville et donc « cela nous mène à 48, 2048 ! ». « On n’est pas dans les rythmes de la période et de nos engagements, des engagements de la France et de ce que demande la planète » précise-t-il à un auditoire qui, il faut bien le dire pour le groupe communiste, ne se sent pas du tout impliqué et n’admet pas du tout sa responsabilité dans ces retards coupables.
Plus encore, Alain Lipietz rappelle que l’accord électoral de 2020 stipulait qu’une réserve foncière devait être abondée chaque année pour se rapprocher progressivement de la règle proposée par l’Organisation Mondiale de la Santé ; une règle qui veut que chaque habitant puisse disposer de 10 mètres carrés d’espace vert dans un rayon de 300 mètres depuis son habitation.
Ce simple rappel suffit à déclencher quelques soupirs mi-rigolards mi agacés dans les rangs des élus communistes. En réalité, ils sont lassés d’entendre ces rappels parce qu’ils les perçoivent comme une vieille rengaine de bobos…
Alain Lipetz s’agace et rappelle – sans trop d’espoir d’être réellement entendu – que cette préoccupation est justement une préoccupation sociale ; les classes populaires étant justement les catégories les moins bien dotées dans l’accès à un environnement sain, pour eux et pour leurs enfants.
Il déplore plus précisément encore que si une réserve est inscrite au budget, elle reste sans effet, sans aucune réalisation concrète. Aucune décision en effet n’est prise pour rendre effectif ce que tout le monde s’accorde à percevoir comme une politique d’avenir absolument indispensable à tous.
Si ce propos reste prudent et poli les rangs du PC se marrent… ce qui déclenche la colère d’Alain Lipietz.
« Vous vous en fichez ! Pour vous c’est un truc de bobos » déplore-t-il. Et comme il sait à qui il s’adresse, il est obligé de leur rappeler leur propre histoire, qu’à vrai dire, bien peu connaissent.
Mais le message est toutefois là : « Il n’y a aucune raison qu’on oblige les classes populaires à vivre comme elles vivent aujourd’hui dans la région de l’Ile-de-France », c’est-à-dire sans accès à un minimum de nature. Et il faut l’admettre, la municipalité communiste de Villejuif ne fait pas de cette question une priorité. Pas même une préoccupation. Et ce n’est pas la vaine campagne de « démocratie participative » actuelle qui viendra changer ces faits. La bifurcation écologique pour Villejuif n’est tout simplement pas au programme de cette municipalité.
Restons vigilants.