A l’initiative de plusieurs collectifs de citoyens, une manifestation s’est tenue devant la mairie de Villejuif, le samedi 14 mai 2022.
L’objectif essentiel de ce rassemblement était de protester contre la dégradation prononcée des conditions de vie, contre la multiplication des délits (vols, cambriolages notamment) et incivilités, contre la multiplication des trafics de drogue qui se traduisent par une progression évidente de l’insécurité sur l’ensemble de la ville. Las de ne pas être écoutés, las des promesses et des discours lénifiants, des habitants ont décidé de tenter de se faire entendre par cette manifestation, qui a réuni entre 200 et 300 personnes.
Puisque ce n’était pas une première, une équipe de BFM TV s’est déplacée pour réaliser un petit « sujet ». Au cours de ce court reportage, on peut voir et entendre Pierre Garzon, maire de Villejuif. Il apparaît en visioconférence et semble particulièrement… éloigné du terrain. On ne peut s’empêcher alors de penser à Jean-François Mattéi qui, en août 2003, déniait depuis son lieu de vacances la réalité de la crise sanitaire liée à la canicule.
Cela n’aurait pu être qu’affaire de circonstance, cela n’aurait pu être qu’une image. Mais, au regard du déficit croissant de dialogue avec la population et de la teneur de ses propos, cette image pourrait bien devenir un symbole : celui d’un maire déconnecté. Totalement déconnecté.
Après divers constats très concrets faits par des manifestants, on entend Pierre Garzon déclarer tranquillement :
« Nous n’avons jamais eu autant de dispositifs qui se sont mis en place. Je le répète, réunions avec les bailleurs, réunions avec les différentes autorités pour l’embauche de huit médiateurs dans la ville qui sillonnent les rues de Villejuif. Embauche de policiers municipaux qui proviennent tous, dans leur parcours, soit de la police nationale, soit de la gendarmerie. »
Alors que les habitants et certains collectifs ne cessent de déplorer la division par trois des effectifs de police municipale – il y a peu, ils n’étaient plus que deux – qu’ils ne cessent de déplorer l’absence de considération et de dialogue de la part des élus, alors que certains tiennent des comptes extrêmement précis des délits comme des effectifs de policiers, Pierre Garzon affirme sans vergogne qu’on en a jamais autant fait. Bref, que c’est là un non sujet.
Si pendant des mois il avançait des comptes fantastiques en la matière, aujourd’hui il se contente, au gré d’une déconnexion toujours plus grande avec les habitants de Villejuif, d’affirmer que tout va pour le mieux.
Beaucoup à gauche regrettent, à juste titre, l’éloignement de l’Etat devenu Start-up Nation avec en particulier la numérisation des services publics. Pierre Garzon est en train d’inventer la Start-up City où pour chaque question ou souci, il y a un… dispositif… ou un discours… ou encore un chiffre miraculeux.
Restons vigilants.