L’année 2023 s’est terminée pour Pierre Garzon, maire de Villejuif, par un petit tour de ville bien orchestré pour répéter à l’envi sa satisfaction. Satisfaction de quoi ? La satisfaction de sa propre action.
L’exercice d’autopromotion avait débuté par la diffusion à la population d’un copieux document de 44 pages administrant, photos réjouissantes à l’appui, la preuve de la belle et bonne santé de notre ville et égrenant la liste des promesses tenues.
La main sur le cœur, Garzon se montre homme de parole.
Certes, la photo est jolie et le papier est épais.
Mais la couleuvre aussi.
Beaucoup se sont étonnés en effet que Pierre Garzon s’autorise un tel exercice d’autocélébration au regard des difficultés persistantes que connait Villejuif : insalubrité des rues, destruction du service de police municipale, densification outrancière et multiplication des constructions sans concertation, insuffisance des services publics, etc.
Mais dans la foulée de ces « bilans », Pierre Garzon a poursuivi son « action » en remaniant l’exécutif municipal ; en l’occurrence des postes d’adjoint au maire ont été redistribués lors du conseil municipal du 28 novembre 2023.
Anne-Gaëlle Leydier (PCF) quitte les Ressources Humaines pour la Participation citoyenne ; elle est remplacée par Gilbert Chastagnac (PCF) qui quitte les Finances pour les Ressources et relations (sic) Humaines ; Gilles Lafon (Génération.s) quitte l’Urbanisme pour l’Administration générale (sic) ; il est remplacé par Ozer Oztorun (PCF) désormais adjoint au Renouvellement urbain. Enfin, Malika Kacimi (PS) reprend les Finances, à la place de Gilbert Chastagnac, quand le fidèle, orthodoxe et dévoué Antonin Cois (PCF) est chargé des Affaires sociales et de la ville.
On aura rapidement compris qu’une fois encore, l’opération vise à assurer au Parti communiste la complète maitrise de tous les domaines qui structurent en profondeur l’avenir de notre ville. Tous les postes d’importance sont désormais tenus par des fidèles de Pierre Garzon. Ces remaniements sont bien dans la poursuite de la bifurcation communiste initiée en juin 2022.
Mais puisque l’année 2023 était celle du bilan de mi-mandat, on pouvait s’attendre à ce que ces changements s’accompagnent de quelques commentaires sur les résultats obtenus par ces adjoints.
Il aurait été intéressant notamment qu’un bilan soit fait de l’action d’Anne-Gaëlle Leydier (PCF). Elle qui avait tant de fois déclaré sur tous les tons – et bien souvent agressifs – qu’un « service public respecté est un service de qualité », elle qui se montrait soucieuse d’être « au côté des agents [municipaux] » pour améliorer la qualité du service public municipal etc. Il aurait donc été intéressant que l’on nous fasse état des résultats ainsi obtenus par une politique aussi « volontaire ». Et ce « bilan » aurait été d’autant plus intéressant qu’il semble qu’elle quitte ses fonctions pour le plus grand soulagement d’une grande majorité des agents municipaux fatigués de son incompétence et de son autoritarisme.
Mieux, peut-être, le « renvoi » de Gilles Lafon (Génération.s). Ses derniers votes en conseil municipal, sur des questions qui relevaient pourtant de sa compétence (cf notre article) laissaient entendre des divergences et désaccords profonds avec Pierre Garzon.
Aucun bilan de son action n’a été prononcé, ni même esquissé. Cela aurait probablement nécessité d’avouer que le maire n’a jamais eu l’intention de discuter et partager avec un autre les questions d’urbanisme qu’il pense stratégique pour sa propre réélection.
Gilles Lafon a donc probablement été tout simplement débarqué pour s’être opposé aux changements dans l’aménagement de la ZAC voulus par le maire seul.
Et les Ecologistes ? Et les socialistes ?
Ils se contentent d’exprimer leur « union » en gardant le silence, préférant se satisfaire d’une situation, pour laquelle pourtant ils n’ont strictement rien à gagner… et les villejuifois encore moins…
Restons vigilants.