Dès le début de son mandat, Pierre Garzon, maire de Villejuif, avait tenu à se présenter comme un défenseur farouche des services publics.
Relayant sa parole, Anne-Gaëlle Leydier, alors première adjointe aux Ressources Humaines, ne manquait jamais une occasion pour faire la leçon avec sa formule maintes fois martelée sur tous les tons : « Des agents respectés c’est un service public de qualité, un meilleur service pour les usagers ».
Depuis, Anne-Gaëlle Leydier a changé de délégation sans qu’aucun bilan n’ait pu être produit sur cette fameuse formule qui aurait du sensiblement améliorer la qualité des services publics municipaux. Rien non plus sur l’amélioration des conditions de travail des agents qui aurait du en être la clé…
Ces intentions et déclarations tonitruantes semblent cacher une réalité plus simple et plus cruelle pour la présente municipalité.
Depuis 2020, on ne compte plus en effet les grèves, actions et manifestations de personnels municipaux. Bon nombre de décisions du maire sont contestées par les agents municipaux ou des professionnels très impliqués localement, comme les professeurs des écoles ayant manifesté leur mécontentement dès 2021.
Ce 1er octobre 2024, c’était au tour des personnels des crèches municipales de brandir quelques pancartes sous les fenêtres de Pierre Garzon. Un Pierre Garzon, ironie de l’histoire, absent puisqu’il était lui-même en train de manifester contre le gouvernement « aux côtés des travailleurs et des organisations syndicales dans la rue, mobilisés pour défendre les salaires, les retraites et la démocratie ! ». Ca ne s’invente pas !
Comme pour les personnels des Centres Médicaux il y a quelques semaines à qui le maire refuse le paiement de la prime Coquerel, le maire refuse depuis 9 mois de verser une prime qui avait pourtant été définie et décidée nationalement pour tous les personnels des crèches.
Comme à chaque fois, malgré des situations et des catégories différentes, les agents de la ville de Villejuif expriment la même colère et la même incompréhension face à un management autoritaire, peu compréhensible et souvent injuste.
La communication de Pierre Garzon est toujours la même : les agents ne comprennent pas véritablement la situation. Un argument qui avait déjà été avancé, par exemple, lors de la protestation des Amis du Théâtre Romain Rolland contre une baisse de la subvention municipale.
Ces agents, ces personnels ne comprennent pas, ne comprennent rien, donc, mais rien n’est expliqué. Jamais.
Et encore moins expliqué aux villejuifois. Si ce n’est sous la forme d’une communication sans scrupule qui ne manque jamais de s’auto-congratuler et de se féliciter de la qualité du dialogue social dans cette ville alors même que le mécontentement des personnels s’exprime.
Le message du 3 octobre Facebook de Pierre Garzon est à ce titre exemplaire : tout en autosatisfaction, il s’abstient de toute information qui permettrait de comprendre pourquoi des dizaines de personnes se sont réunies deux jours plus tôt sous les fenêtres de la mairie.
Le « management » semble être l’art d’une propagande décomplexée, martelant les mots clés tels que « Respect », « Dialogue », « Confiance » précisément là où tout a fait défaut, tout en manipulant la réalité à son avantage. Pierre Garzon évoque une simple « délégation du personnel », alors qu’il s’agissait en réalité de représentants du personnel mobilisés et en grève.
Alors oui, si le « management » est cet art délicat de substituer de douces apparences à une réalité plus acre, Pierre Garzon mérite sans conteste un titre honorifique dans cette catégorie.
Restons vigilants.