Les dates des élections municipales de 2026 sont enfin posées : ce sera les 15 et 22 mars prochains. Dans six mois donc.
En cette rentrée, où les équipes politiques locales fourbissent leurs stratégies, on pourrait légitimement s’attendre à ce que la majorité municipale commence à présenter fièrement son bilan.
Or les dernières tribunes des différents groupes de la majorité municipale publiées dans le dernier numéro du journal de la ville, Villejuif Notre Ville (n°308 de septembre 2025), sont très éloignées de cette attente légitime.
Pierre Garzon, maire communiste de Villejuif, a choisi de nous expliquer que « Bayrou est l’ultime fusible d’un pouvoir macroniste illégitime » et que les services publics doivent être défendus et les défis écologiques relevés. Alain Weber, leader du groupe socialiste, a choisi d’affirmer que « les options du gouvernement Bayrou sont inacceptables » et que « l’éducation doit être une priorité ». Alain Lipietz, encore à la tête du groupe écologiste, déplore que « Bayrou préfère ravager les services publics et la Sécurité sociale » et défend la taxe Zucman.
Enfin, Sophie Taillé-Polian, à la tête du groupe Générations, explique que « l’Education nationale doit donner les moyens aux écoles publiques d’assurer un cadre propice à l’apprentissage de tous les enfants ».
A quoi servent ces pétitions de principes ?
Les uns et les autres ne sont pas assez idiots pour ignorer que la très grande majorité des villejuifois est attachée aux services publics (comme d’ailleurs 69% des français), à l’école publique (comme 81% des français) ou favorable la taxe Zucman (comme 86% des français). Et les uns et les autres ne sont pas assez idiots pour ignorer que des élections municipales auront lieu dans six mois.
A quoi donc peuvent servir des déclarations si générales ?
Pourquoi s’ingénier en effet à enfoncer des portes ouvertes en prenant des postures de combattants en lieu et place d’une posture plus modeste, certes, mais plus honnête qui viserait à présenter sincèrement et concrètement ce qui a été fait localement pendant six ans ?
Justement, le problème, leur problème, est qu’ils n’ont pas du tout envie de présenter leur bilan. Qu’il s’agisse des services publics municipaux, qu’il s’agisse des écoles ou de la transition écologique, ou même de la fiscalité locale, leur bilan réel et concret est très éloigné de ces déclarations de principes. Très éloigné même des principes proclamés si facilement parce que gratuitement.
A la vérité, le seul intérêt de ce dernier numéro de Villejuif Notre Ville et de ces tribunes, c’est de nous dévoiler la stratégie adoptée par la majorité municipale : nationaliser le débat. Ce qui se prépare pour la prochaine campagne électorale ce sont de grandes déclarations sur la politique nationale – sans risque dans une commune historiquement à gauche – à la place d’un bilan sincère et honnête. Autrement dit, il s’agira de systématiquement faire disparaître les réalités et les préoccupations locales derrière des discours pompeux et lénifiant.
D’autres appellent cela de l’enfumage…
Restons vigilants.